Sachverhalt
Der französische Komiker Dieudonné M’Bala M’Bala war 2019 in Nyon und in Genf aufgetreten. In einem Sketch verkörperte er einen Passagier in einem vermeintlich abstürzenden Flugzeug. Der Passagier machte dabei respektlose Ausrufe und äusserte gegen Schluss den Satz: «Ich scheisse auf alle, die Gaskammern haben nie existiert».
Instanzenzug
Das Genfer Polizeigericht verurteilte ihn 2021 wegen Rassendiskriminierung und in anderem Zusammenhang wegen übler Nachrede und Beschimpfung zu einer Geldstrafe von 180 Tagessätzen. Das Kantonsgericht des Kantons Genf bestätigte das Urteil 2022.
Ausführungen des Bundesgerichts im Urteil 6B_777/2022 vom 16. März 2023
Das Bundesgericht weist im Urteil 6B_777/2022 vom 16. März 2023 die Beschwerde von Dieudonné M’Bala M’Bala ab. Gemäss Artikel 261bis Absatz 4 des Strafgesetzbuches macht sich unter anderem strafbar, wer wegen Hass oder Verachtung gegenüber Personen aufgrund ihrer Rasse, Ethnie, Religion oder sexuellen Orientierung Völkermord oder andere Verbrechen gegen die Menschlichkeit leugnet, gröblich verharmlost oder zu rechtfertigen sucht. Die Aussage «die Gaskammern haben nie existiert» kommt gemäss Bundesgericht einer Leugnung, beziehungsweise einer groben Verharmlosung des Holocaust gleich und fällt unter die fragliche Strafbestimmung.
Der Beschwerdeführer macht vor Bundesgericht geltend, die Äusserung nicht aus einem diskriminierenden Motiv heraus gemacht zu haben; er beruft sich dazu auf den Kontext der Äusserung und auf die Meinungsäusserungsfreiheit. Gemäss dem Europäischen Gerichtshof für Menschenrechte (EGMR) wird auch Satire vom Schutz der Meinungsäusserungsfreiheit erfasst. Satire zielt gemäss EGMR naturgemäss darauf ab, zu provozieren und aufzuwühlen; insofern sei jeder Eingriff in das Recht von Kunstschaffenden, sich so zu äussern, besonders sorgfältig zu prüfen.
Aufgrund der Umstände im konkreten Fall scheint es dem Bundesgericht, dass die fragliche Äusserung nicht in angeblich humoristischer, parodistischer, oder satirischer Absicht gemacht wurde. Der Auftritt enthielt mehrfach Anspielungen, welche auf die Geisteshaltung des Beschwerdeführers hindeuten und insbesondere auf seine Neigung, sich über die Opfer des Holocaust lustig zu machen. Seine Haltung zeigt sich auch in seinen zahlreichen entsprechenden Verurteilungen im Ausland sowie aus weiteren Umständen. Insgesamt ging es dem Beschwerdeführer primär darum, das Leiden eines Volkes herunterzuspielen und auch eine Polemik zum Nachteil der Mitglieder der jüdischen Gemeinschaft auszulösen, für welche dieses Thema eine zentrale identitätsstiftende Rolle spielen kann. Da er aus diskriminierenden Beweggründen gehandelt hat, ist seine Verurteilung wegen Rassendiskriminierung zu bestätigen.
Ebenfalls bestätigt hat das Bundesgericht die Verurteilung wegen Beschimpfung der CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) und wegen übler Nachrede gegenüber deren Generalsekretär.
Hier sind einige Ausführungen des Bundesgerichts:
«Aux termes de l’art. 261bis CP, dans sa teneur en vigueur jusqu’au 30 juin 2020, se rendent notamment coupables de discrimination raciale celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse (al. 1) ainsi que celui qui aura publiquement, par la parole, l’écriture, l’image, le geste, par des voies de fait ou de toute autre manière, abaissé ou discriminé d’une façon qui porte atteinte à la dignité humaine une personne ou un groupe de personnes en raison de leur race, de leur appartenance ethnique ou de leur religion ou qui, pour la même raison, niera, minimisera grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité (al. 4). Depuis le 1er juillet 2020, et l’entrée en vigueur à cette date de la nouvelle du 14 décembre 2018 (RO 2020 1609), la portée de la disposition est étendue à la discrimination, au rabaissement et à l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle.
L’art. 261bis CP vise notamment à protéger la dignité que tout homme acquiert dès la naissance et l’égalité entre les êtres humains. En protégeant l’individu notamment du fait de son appartenance à un groupe ethnique ou religieux, la paix publique est indirectement protégée (ATF 148 IV 188 consid. 1.3; 148 IV 113 consid. 3; 140 IV 67 consid. 2.1.1; 133 IV 308 consid. 8.2 et les références citées). A cet égard, la norme concrétise les engagements internationaux de la Suisse dans le cadre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale conclue à New York le 21 décembre 1965 (RS 0.104), entrée en vigueur pour la Suisse le 29 décembre 1994 (ATF 148 IV 188 consid. 1.3; 140 IV 67 consid. 2.1.1; 133 IV 308 consid. 8.2 et les références citées).» (E.1.1.1)
«En tant qu’il se rapporte à la négation, à la minimisation grossière et à la recherche de justification d’un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité, l’art. 261bis al. 4 in fine CP consacre un délit de mise en danger abstraite de la paix publique (ATF 145 IV 23 consid. 2.1, in SJ 2019 I 157; 129 IV 95 consid. 3.3.1 et consid. 3.5). La disposition a pour objet de lutter contre les atteintes discriminatoires (ATF 145 IV précité consid. 2.1; 126 IV 20 consid. 1c).
La norme réprime trois comportements: ceux consistant à nier, à minimiser grossièrement ou à chercher à justifier un génocide ou un autre crime contre l’humanité. Nier („leugnen“, „disconoscere“) consiste en la négation ou en la remise en question de la véracité d’un événement, de façon explicite ou par le biais d’une formulation interrogative (cf. ATF 126 IV 20 consid. 1e). Nie également celui qui recourt à des termes tels que „mythe“, „légende“ ou „conte“ en se référant à un génocide ou à un autre crime contre l’humanité (cf. arrêt 6S.614/2001 du 18 mars 2002 consid. 3b/bb). Celui qui minimise grossièrement („gröblich verharmlosen“; „minimizzare grossolanamente“) ne nie pas la réalité ou la véracité d’un événement mais en diminue la portée, l’ampleur ou en redimensionne l’importance. Finalement, cherche à justifier („zu rechtfertigen suchen“; „cercare di giustificare“) celui qui légitime l’événement, sans en contester l’existence ou les proportions, attribue une forme de responsabilité aux victimes, ou le rend acceptable ou nécessaire (sur le tout: ATF 145 IV précité consid. 2.2 et les références citées).
La négation de l’Holocauste réalise objectivement l’état de fait incriminé par l’art. 261bis al. 4 in fine CP parce qu’il s’agit d’un fait historique généralement reconnu comme établi (ATF 129 précité consid. 3.4.4), notoire, incontestable ou indiscutable (arrêts 6B_350/2019 du 29 mai 2019 consid. 1.1; 6B_398/2007 du 12 décembre 2007 consid. 3.4.3 et références citées). Mettre en doute l’existence des chambres à gaz revient à contester les crimes commis par le régime nazi, en particulier l’extermination systématique des juifs dans des chambres à gaz, comportement susceptible de tomber sous le coup de l’art. 261bis al. 4 in fine CP (cf. ATF 126 précité consid. 1e; 121 IV 76 consid. 2b/cc; arrêts 6B_350/2019 du 29 mai 2019 consid. 1.1; 6B_1100/2014 du 14 octobre 2015 consid. 3.1).
L’auteur doit agir publiquement, c’est-à-dire en dehors d’un cercle privé (ATF 130 IV 111 consid. 5.2.2), par des paroles, des écrits, des images, des gestes ou des voies de fait (ATF 145 IV précité consid. 2.2).» (E.1.1.2)