Strafbefehl gegen namentlich unbekannte aber eindeutig identifizierbare Person ist gültig und dagegen erhobene Einsprache ebenfalls

Der Strafbefehl der Staatsanwaltschaft des Kantons Waadt gegen eine namentlich unbekannte Besetzerin eines Geländes auf dem Mormont-Hügel ist gemäss dem Urteil des Bundesgerichts 6B_1325/2021, 6B_1348/2021 vom 27. September 2022 gültig. Die im Strafbefehl enthaltenen Angaben erlauben ihre eindeutige Individualisierung. Das Bundesgericht weist ihre Beschwerde in diesem Punkt ab. Indessen ist das zuständige Polizeigericht auf die Einsprache der Betroffenen gegen den Strafbefehl zu Unrecht nicht eingetreten, ebenso wie anschliessend das Kantonsgericht des Kantons Waadt auf ihre Beschwerde. Die Sache wird zu neuem Entscheid zurückgewiesen.

Die Frau war 2021 auf das Gelände eines Unternehmens auf dem Mormont-Hügel bei Eclépens und La Sarraz im Kanton Waadt eingedrungen und hatte dieses zusammen mit weiteren Aktivistinnen und Aktivisten besetzt. Der gerichtlichen und polizeilichen Aufforderung zum Verlassen des Geländes kam sie nicht nach.

Die Betroffene wurde am 30. März 2021 verhaftet; sie weigerte sich dabei, Angaben zu ihrer Identität zu machen. Die Staatsanwaltschaft des Kantons Waadt erliess in der Folge einen Strafbefehl gegen die Frau, in dem sie als „Unbekannte Nr. XXX“ mit einem Aliasnamen aufgeführt wurde, zusammen mit einer Personenbeschreibung („weibliches Geschlecht“, „dunkle Augen“) sowie der Nummer ihres erkennungsdienstlichen Profils. Die Frau wurde des Hausfriedensbruchs, der Hinderung einer Amtshandlung und des Ungehorsams gegen amtliche Verfügungen für schuldig befunden und zu einer Freiheitsstrafe von 60 Tagen, einer Geldstrafe und einer Busse verurteilt.

Auf die dagegen erhobene Einsprache der Betroffenen trat das Polizeigericht des Bezirks La Côte nicht ein. Das Kantonsgericht des Kantons Waadt trat auf die dagegen erhobene Beschwerde ebenfalls nicht ein. Das Polizeigericht und das Kantonsgericht kamen zum Schluss, dass keine gültige Anwaltsvollmacht vorliege, weil darin der Name und die Unterschrift der Beschwerdeführerin fehlen würden. In der Anwaltsvollmacht waren zu ihrer Bezeichnung die gleichen Angaben wie im Strafbefehl verwendet worden („Unbekannte XXX“, Nummer des erkennungsdienstlichen Profils).

Das Bundesgericht heisst im Urteil 6B_1325/2021, 6B_1348/2021 vom 27. September 2022 die Beschwerden der Frau und ihres Anwalts teilweise gut. Das Gericht kommt zunächst zum Schluss, dass der Strafbefehl entgegen der Ansicht der Beschwerdeführer trotz fehlender namentlicher Identifikation der Betroffenen gültig ist und kein Nichtigkeitsgrund vorliegt. Sie hatten sich unter anderem auf das strafprozessuale Schweigerecht berufen, beziehungsweise darauf, sich nicht selber belasten zu müssen. Aus diesem Grundsatz kann – besondere Situationen vorbehalten – kein Anspruch auf Anonymität abgeleitet werden oder eine Rechtfertigung dafür, Angaben zur Identität zu verweigern. Aus einer Auslegung der massgeblichen Norm in der Strafprozessordnung ergibt sich, dass der Strafbefehl zwar in der Regel Namen, Vornamen, Geburtsdatum, sowie Heimat- und Wohnort der beschuldigten Person enthalten soll. Zu beachten ist allerdings, dass ein Strafverfahren nicht einzig deshalb lahmgelegt werden soll, weil die Identität der beschuldigten Person nicht oder nur teilweise bekannt ist. In diesem Sinne sind die Behörden in solchen Fällen gehalten, alle zweckdienlichen Massnahmen zu ergreifen, um eine klare Identifikation und Bezeichnung der beschuldigten Person zu ermöglichen. Ihre Bezeichnung kann unter diesen Bedingungen auch ohne vollständige Personendaten als ausreichend qualifiziert werden. Die im konkreten Fall im Strafbefehl angeführten Elemente erlauben es, die Beschuldigte eindeutig zu individualisieren, weshalb dieser als gültig zu erachten ist.

Bezüglich Anwaltsvollmacht ist festzuhalten, dass diese mangels Namen und Unterschrift der Beschuldigten die formellen Anforderungen zwar nicht erfüllt. Allerdings sind die besonderen Umstände des vorliegenden Falles zu beachten, indem in der Anwaltsvollmacht zur Bezeichnung der Beschwerdeführerin die gleichen Angaben wie im Strafbefehl verwendet werden. Wenn diese im Strafbefehl als ausreichend zu erachten sind, muss dies auch für die Anwaltsvollmacht gelten. Auch wenn die Beschuldigte selber am Ursprung der prozeduralen Schwierigkeiten steht, mit denen sie konfrontiert ist, sind ihre Rügen des übertriebenen Formalismus und der Verletzung des Anspruchs auf Zugang zu richterlicher Beurteilung deshalb begründet.

Die Sache wird in diesem Sinne durch das Bundesgericht zur Neubeurteilung ans Kantonsgericht zurückgewiesen.

Hier sind die Schlüsselausführungen des Bundesgerichts im Urteil 6B_1325/2021, 6B_1348/2021 :

«Eu égard à la nécessité d’identifier le prévenu de manière à exclure tout doute ou toute confusion sur sa personne, une désignation nominative du prévenu avec ses données personnelles complètes, partant son nom et son prénom, avec indication de sa date de naissance, de son lieu d’origine, de son domicile, voire encore de sa filiation, doit constituer la règle (GILLIÉRON/KILLIAS, op. cit., n° 2 ad art. 353 CPP; MICHAEL DAPHINOFF, op. cit., p. 441; cf. aussi NILS STOHNER, loc. cit.).  

Cette règle n’en demeure pas moins susceptible de se heurter à la réalité, qui réserve immanquablement son lot de configurations particulières et de difficultés pratiques, comme lorsque le prévenu est dépourvu de documents d’identité ou titulaire de faux documents, ou encore lorsqu’il apparaît sous différents alias (cf. à titre d’illustration: arrêts 1B_31/2022 du 11 février 2022 [prévenu dont le casier judiciaire mentionne quatre alias]; 6B_1031/2020 du 6 mai 2021 [prévenu apparaissant sous treize alias]; 6B_741/2020 du 11 novembre 2020 [identité incertaine et recours à une vingtaine d’alias]). L’importance de telles configurations, dans lesquelles l’identité du prévenu demeure en tout ou en partie inconnue, quelles qu’en soient les raisons, ne saurait être minimisée. Elles ne doivent pas pour autant être confondues avec l’hypothèse, clairement distincte, où la personne même de l’auteur demeure inconnue et où il n’est dès lors pas concevable d’engager l’accusation ou de rendre une ordonnance pénale (cf. supra consid. 6.3.2). En tout état, la procédure pénale ne saurait être paralysée du seul fait que (seule) l’identité de l’auteur n’est pas connue ou ne l’est que partiellement. Les rares auteurs qui abordent cette problématique précisent – en lien avec le contenu de l’acte d’accusation – qu’il convient alors de donner toutes les indications pouvant faciliter son identification ultérieure et permettant d’éviter des confusions avec d’autres personnes, tout en indiquant, le cas échéant, le pseudonyme du prévenu (SCHUBARTH/GRAA, op. cit., n° 19 ad art. 325 CPP). Cet avis doit être partagé, y compris en ce qui concerne le contexte de l’ordonnance pénale. En ce sens, lorsque les données personnelles du prévenu demeurent en tout ou en parties inconnues, il incombe à l’autorité de pallier ces éventuelles carences par toutes mesures utiles permettant de garantir une identification et une désignation claire du prévenu, propre à prévenir tout risque de confusion. Rien n’exclut à cet égard une désignation générique accompagnée de données signalétiques, pourvu que l’on puisse être certain que la personne qui fait l’objet de la procédure est bien celle que désigne l’ordonnance pénale, à l’exclusion de toute autre. Sous ces conditions, la désignation peut être qualifiée de suffisante, malgré l’absence de données nominatives complètes. » (E.6.3.2.5)

«En l’espèce, il convient tout d’abord de relever que la configuration propre au cas d’espèce ne se confond pas, quoique semblent en penser les recourants, et malgré les termes choisis pour la désignation de la recourante n° 2 („Inconnue xxx…“), avec le cas d’une ordonnance pénale qui aurait été à proprement parler rendue “ contre inconnu „. Elle ne se confond donc pas avec la configuration en relation avec laquelle la doctrine évoque un cas de nullité.  

Cela étant, les éléments pris en compte pour désigner la recourante n° 2, faute pour cette dernière d’avoir accepté de révéler son identité, comportent, outre une désignation générique spécifique sous forme de numéro et un alias, le genre de l’intéressée et la référence à un numéro de profil signalétique, permettant d’effectuer les comparaisons nécessaires à une identification (cf. art. 354 CP; art. art. 1 al. 2, 7 et 8 de l’Ordonnance sur le traitement des données signalétiques biométriques; RS 361.3). Ces éléments, bien qu’ils ne l’identifient pas nommément, permettent néanmoins de la désigner et de l’individualiser sans ambiguïté. A cet égard, il est manifeste que la solution retenue, qui revêt un caractère pragmatique et qui était somme toute dictée par les circonstances, ne laisse subsister aucun risque de confusion en ce qui la concerne. Par conséquent, dans ces circonstances particulières, la désignation en cause, qui résulte du refus de la recourante n° 2 de décliner son identité après avoir invoqué son droit de se taire, est demeurée conforme à l’art. 353 al. 1 let. b CPP. Il s’ensuit que le grief tiré d’une prétendue violation de l’art. 353 al. 1 let. b CPP s’avère mal fondé. Il en va donc de même de celui tiré de la prétendue nullité de l’ordonnance pénale à la base de la présente procédure, dont les recourants ne peuvent rien tirer en leur faveur.» (E.6.4).

«Invoquant les art. 6 CEDH, 29 et 29a Cst. et 354 CPP, respectivement 396 CPP, les recourants soutiennent que l’arrêt attaqué, en tant qu’il déclare irrecevable le recours cantonal contre un prononcé déclarant lui-même irrecevable une opposition à une ordonnance pénale, consacre une violation du droit d’accès au juge et de la prohibition du formalisme excessif.» (E.7).

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